Je n'avais pas réellement dormi de la nuit, tout ça à cause de cet imbécile, il m'a tellement énervé, et quand je suis énervée, ça me stresse et je ne dors plus. Ce fut donc une désagréable nuit blanche que j'ai passé et je devais partir travailler.
Je me levai de mon lit lâchant un soupir agacé avant même que ma journée ne commence, je la sentais mal cette journée.
Ouvrant mon frigo, je m'aperçus qu'il était aussi vide qu'une piscine extérieur en plein hiver, et il était beaucoup trop tôt pour que j'aille acheter des choses à la supérette du coin. Bon ben je n'avais qu'à manger de l'eau...
Un second soupir s'enfuit de ma bouche, je partis dans la salle de bain afin de me préparer, douche, brossage de dents, maquillage rapide, habillage enfin bref... Tout quoi.

Je sortis de chez moi, fatiguée, j'en avais marre de ces escaliers menant à chez moi, de ce bus qui venait toujours en retard, de ne toujours pas avoir mon permis. J'étais de si mauvaise humeur car je n'avais pas mangé hein, pas parce que j'avais mes règles.
Arrivée à la librairie, je m'assis simplement attendant que Junkyung arrive bien que je n'avais pas cette envie de le voir, j'espérais qu'il n'allait pas venir en retard car il devait m'aider à porter tous ces cartons là.

Vingt minutes plus tard il arriva, donc en retard, j'aurais pu m'énerver mais je ne dis simplement rien, ignorant sa présence et plongeant ma tête dans un livre. Je lâchai juste un petit commentaire du genre :

- C'est des filles sur le chemin qui t'ont retardé..? Ah non c'est vrai, tu n'es pas ce genre de personnes vu que tu tapes une crise à celles qui sont ainsi.

Je pouffai discrètement, une petite envie de rigoler sur le coup. Combien de temps avait-il mit à sortir cette réponse ? Je ne sais pas car je ne m'amuse pas à compter les secondes, mais lui contrairement à moi n'est pas réellement dans la provocation.

- Ta soeur... Oui, comme souvent pardon.

Répondis-je simplement en tournant une page de mon livre, il serait peut-être temps que je me mette au travail aussi... Mais comme je n'avais pas grand chose à faire, le travail pouvait attendre, je me permis de demander, toujours de mon ton las avec un léger sentiment d'insolence peut-être, comme une adolescente en pleine crise :

- N'aurais-tu pas un peu d'argent à me prêter ? J'ai faim. Tu es si gentil et serviable avec ta soeur, pourquoi pas avec moi ?

Les yeux toujours plongés dans ma lecture, je lâchai un petit bâillement matinal. La période de froid se sentait.

- Oh je vois, si je te demande quelque chose à manger c'est que je n'ai pas eu le bonheur de manger ce matin.

Je levai mon regard vers lui, détachant enfin mon regard de mon livre bien qu'il était tout aussi intéressant, je me tus un instant, n'ayant plus de piques à lui lancer pour l'instant. J'eus à peine le temps de me perdre dans mes pensées qu'il me réveilla en m'annonçant qu'il devait partir. Avec de gros yeux surpris, je le suivis du regard.

- Euh... L-Là maintenant ? Tu vas me laisser toute seule ? m'écriai-je. Reste là t'es déjà ! Arrivé en retard...

Déjà parti, il me laisse seule face à mon ventre hurlant famine, tch. Dans une demi heure en plus ? Foutaise.

Plus le temps passait pendant son absence, plus je me sentais coupable, d'avoir été méchante, j'aimais pas vraiment le fait de culpabiliser, je n'aimais pas sembler méchante quand on ne l'était pas spécialement envers moi. Pour me changer les idées, je sortis un stylo et une feuille de papier, m'amusant à faire un morpion seule.
Sans m'en rendre compte, j'avais passé plus de trente minutes dessus. Junkyung posa un sachet à côté de moi, sans rien dire je l'ouvris simplement... Avant de me jeter dessus, de la nourriture, dieu merci !

- Merci... C'est sympa.

Cependant, je ne mangeai pas tout. Il avait été gentil avec moi c'était mon tour maintenant. Discrètement, je me levai et me mis face à lui, dirigeant vers sa bouche une pâtisserie piochée dans le sachet.

- Goûte. Fais " aaah "

Lorsqu'il eut croqué un morceau je me remis à manger la pâtisserie, j'avais toujours faim ! Il est connu que je sois un ventre sur pattes, il était évident que j'allais le finir ce petit gâteau là. Je tirai une chaise et m'assis face à Junkyung, regardant la couverture de son livre.

- Je ne suis jamais rassasié ! T'en re-veux ?

Dis-je en tendant le gâteau vers lui tout en levant les yeux au ciel. Cette pâtisserie me donnait envie d'aller manger dans un bon restaurant, oui je sais en ce qui concerne la nourriture je ne m'arrête jamais ! Un sourire se dessina sur mon visage.

- Un de ces quatre on se fera un restaurant ensemble ! Un vrai ! Je paierais ! Me rendant compte de mon surplus de gentillesse soudaine, je pris un faux air détaché et regarda le plafond. Mais ça veut pas dire que je ne t'en veux plus...

Le voyant pouffer de rire j'arquais un sourcil, était-ce ce que j'avais dit qui l'avait fait réagir ainsi ? Bon j'avoue que peut-être ça pouvait sembler bizarre que de telles phrases sortes de la bouche d'une fille, mais j'ai toujours aimé et préféré dirigé en ce qui concerne ça, en gros avec moi pas de galanterie, je gère simplement, au revoir les gentlemans, je sais très bien tenir une porte hein merci.
Un client fit son entrée dans le magasin, je me levai dans l'immédiat et le saluai avec joie et bonne humeur, c'était plutôt la sensation de mon futur salaire qui me mettait dans une joie pareille.
Je laissais le client se débrouiller seul, tandis que moi je me baladai dans la librairie à la recherche d'un nouveau livre. Une fois trouvée, je passai rapidement à côté de Junkyung et lui murmura à l'oreille.

- En espérant que c'est pas un fan de Harry Potter ou Twilight, on est en rupture de stock... J'y tiens à mon argent moi ! Si il n'achète rien, tu me paieras le resto' hein ?

Je regardai Junkyung et eut une petite envie de rire lorsqu'il me dit que le client avait l'air normal. Sous-entendait-il que les personnes s'achetant toute la saga de Twilight ou tous les Harry Potter n'étaient pas des gens normaux ? Je ne savais pas mais en tout cas c'était drôle.
Mes yeux s'agrandirent lorsque je vis le client ne prendre pas un ou bien deux livres mais plus d'une dizaine, il faisait son stock lui mais ce n'était pas plus déplaisant, sa sentait le salaire tout ça.
Après qu'il eut payé ses articles, je le remerciai d'avoir ses achats ici et lui souhaitai une bonne journée.

- Ah ça c'est clair ! Bon bah au final tu l'auras ton restaurant Monsieur Han ! Dis-je après de me mettre à ricaner. Un chinois ? Un japonais ? Oh pourquoi pas un français ? Je dis alors la seule phrase que je connaissais en français, avec mon très bel accent. Désirez-vous un verre de vin ?

Lorsqu'il me répondit en français, je fis un grand sourire tout en étant impressionnée, il n'avait presque pas d'accent ! Bien que je n'avais pas compris ce qu'il avait dit. Avait-il vécu en France ? Je tentai en vain de répéter sa phrase :

- Je... Che... Mademoiselle ? C'est bizarre ! Tu as vécu en France ?

Je penchai la tête sur le côté et en entendant parlé du stock je le suivis dans l'arrière boutique, fouillant dans les cartons o se trouvaient les libres que le client avait acheté. J'en pris quelques uns et les replaçais en magasin, fis plusieurs fois l'aller-retour avant de retourner m'assoir.

- Non c'est mieux d'y aller ce soir non ? Ou bien à midi ? Dans un resto' chic !

Finalement il m'avoua n'avoir jamais mis un pied en France, juste un habitué pour résumé ou bien simplement une personne douée pour cacher son accent je présume. Je m'étirai puis fronçai soudainement les sourcils lorsque j'entendis qu'il voulait venir me chercher, ah. Ah non, je ne voulais pas, pas parce que je ne voulais pas qu'il vienne jusqu'à chez moi ou que cela me gêne mais comme je le disais j'aimais diriger. Un peu trop même.

- Me chercher..? Mmmh... Mouais, enfin ouais si tu veux. Donc ok ce soir plus que tu as cours, à 20 heures chez moi, pas une seconde de plus !

Si j'aimais tant diriger c'est peut-être parce que dans mes anciennes relations j'étais toujours tombée sur des imbéciles immatures,de ce fait il fallait toujours que je gère. Depuis j'avais un peu cette impression que les garçons étaient capables de rien sans aide, surtout sans moi.
Par pur hasard, je demandai à Junkyung :

- En faites, as-tu déjà eu une petite amie ?

Je souris remarquant qu'il ne s'attendait pas du tout à cette question, peut-être qu'il n'en avait jamais eut et comptait se raconter une vie ? Bon, réaction qui m'étonnerait quand même de Junkyung enfin bon, on ne sait jamais. Je fus étonnée par le grand manque d'entrain avec lequel il avait répondu à la question, comme si celle-ci lui déplaisait fortement ou que ça lui remémorait des souvenirs.

- Oh euh, non... Comme ça. Répondis-je simplement vu qu'il semblait surpris par cette question, surement à cause de mon hors sujet soudain.
Je me levai de ma chaise, me baladant de nouveau dans la librairie, je ne savais pas réellement pourquoi mais j'aimais bien en faire le tour à chaque fois. Le fait de voir tant de livres dans une si petite pièce m'impressionnait et me passionnait, j'aimais tellement ça, les livres. Bien sûr tout dépendait de l'ouvrage.
Je regardais l'heure, onze heures avaient sonné depuis quelques petites minutes déjà.

- Plus que trente minutes avant la pause de midi ! J'avais déjà de nouveau faim.