Cela faisait maintenant dix jours que Bailin avait perdu la trace des siens, dix jours qu'il errait, sans but et sans espoirs dans les rues de Séoul en se cachant jour après jour. Tant de pensées lui avaient traversé l'esprit ces derniers temps, tant de peurs. Il s'était armé un minimum en passant dans l'armurerie qui faisait le coin. Celle-ci avait été pillée de fond en comble, mais il restait encore quelques armes blanches entre les débris de vitrine. Les gens s'étaient visiblement tous jetés sur les armes à feu, celles qui permettent de se tenir assez loin de tous ces bouffeurs - fallait-il encore bien viser. Il ne trouvait pas ce choix judicieux, trop bruyant, trop dépendant des munitions. Ses yeux avaient balayés la salle abandonnée et poussiéreuse pour finir sur une arbalète accrochée au mur. Un éclair de génie avait traverser ses yeux et il s'était empressé de la décrocher pour s'atteler à chercher des flèches dans tout le magasin. Il ne lui fallu pas longtemps avant de les trouver et de s'enfuir comme un voleur.

« reste-là ma chérie ! reste-là d'accord, papa .. papa va se réveiller, je te le jure. » Bailin se plaqua contre un mur, la respiration haletante. Les cris qu'il venait d'entendre étaient bel et bien humains, mais ceux qui les accompagnaient avait passés l’au-delà depuis un certain moment, sans parler de cette odeur pestilentielle qui flottait dans toute la capitale. Ce fût ensuite des pleurs d'enfant qui attira son attention et il s'accroupit tout en regardant la scène, caché derrière un coin de mur. Une voiture s'était totalement retournée sur le macadam de la route et une femme semblait parler à un enfant arnaché sur la banquette arrière. Une autre personne - probablement le père - demeurant inconsciente au volant. Le plus horrible n'était même pas l'accident en soit mais la petite horde de zombies alertée par le bruit et l'odeur du sang. Que pouvait-il faire ? Devait-il seulement agir ? Cette famille semblait condamnée et il allait certainement se condamner lui aussi en voulant jouer au super héros. Ses yeux cherchèrent des solutions malgré lui, se baladant de gauche à droite dans toute la rue et il vit un garçon coincé dans une petite épicerie, en train de regarder par la fenêtre. Sans hésiter, Bailin se redressa et se mit à faire de grands signes pour attirer son attention - sans succès - alors, il se pencha pour attraper un caillou et le lancer le plus fort possible. Celui-ci vint ricocher juste devant le jeune homme et il capta son attention en lui faisant un mime de la situation pour lui demander de sortir.

Le chinois regardait l'inconnu sortir de sa boutique et la famille en détresse à tour de rôle, priant pour qu'il se rapplique un peu plus vite. Le brun - bien plus petit que lui - se hissa à son oreille pour lui souffler quelques mots d'un plan inventé sur le tas. Bailin cligna plusieurs fois des yeux avant de secouer négativement la tête et attraper le bras du plus petit. « attends ! je ... ne crois pas que le corps à corps soit une bonne idée. ils sont beaucoup. » il lui montra son arbalète avant de soupirer en regardant une nouvelle fois la famille. « il faut les éloigner. je .. vais tirer quelques flèches pour éliminer la plus grande partie. est-ce que la boutique d'où tu viens est sécurisée ? pendant que je fais diversion, il faudra que tu les amènes là ! »