Le regard perdu à travers la vitre d'un bus, Ki Ho soupira. Il ne pouvait plus cacher son agacement. Être enfermé pendant plus de trois quart d'heure alors que le trajet devait durer un vingt minutes tout au plus, le brun n'en pouvait plus. Lui le retardataire de service qui pour une fois était parti à l'heure, arriverait une fois de plus en retard. Et à tous les coups son ami ne sera plus là quand il arrivera. Et toute cette attente n'aura servi qu'à lui faire perdre quelques heures. Comme si attendre dans un bus était la seule chose qu'il avait à faire. Impatient de nature, le coréen soupira encore. Ki Ho se fichait de savoir s'il y avait un accident, des travaux ou tout simplement trop de monde sur la route, lui ce qu'il voulait c'était arriver au plus vite. Il essaya plusieurs fois d'allumer son portable pour prévenir son ami, mais la batterie avait déjà rendu l'âme. Il le savait mais continuait à s'acharner, de toute façon il n'avait rien d'autre à faire. Pourtant il déclara vite forfait. Il rangea son portable dans la poche de son pantalon. En ressortant sa main brusquement il donna involontairement un petit coup de coude à la jeune femme assise à côté de lui. Il lui lança un bref regard, inclina légèrement la tête pour s'excuser et regarda la fenêtre à nouveau. Et encore un soupir se fit entendre.

Que faisais-je encore assise dans ce bus avec l'espoir d'arrivée à temps pour rejoindre mes amis ? Je n'avais jamais autant eut d'espoir dans ma vie à part... Hm ? Aujourd'hui ? Pourquoi restais-je encore collée à ce siège très peu confortable alors que je pourrais simplement descendre et rentrer chez moi ? Et bien la raison est que j'ai une de ces flemmes de marcher jusqu'à mon appartement, et si vous saviez à quel point j'étais loin de celui-ci là ! Le temps que j'y entre à pied serait surement le double du temps que mettrait cette fichue route à se déboucher.
Je sortis mon portable de ma poche et fus surprise et à la fois énervée par le message que j'eus reçu et auquel je répondis tellement rapidement sous le coup de la colère qu'on aurai pu me nommer la Usain Bolt des doigts et du sms. Mes amis, très patients m'avaient clairement dit que ça ne servait plus à rien de venir, il fallait pas que je m'énerve.
Je me mordis la lèvre et reçu alors un coup qui me fit échapper mon portable de mes mains.

- Ce n'est rien. Dis-je en m'abaissant pour ramasser l'objet, il avait l'air d'être tout aussi ennuyé que moi sauf que lui il n'avait plus de batterie. Je lui tendis alors mon portable et proposai simplement :

- Voulez-vous prévenir votre ami de votre retard ?

Pourquoi étais-je aussi sure que c'était pour prévenir son ami hmm..? En tout cas qu'il ne me dise pas non, pendant ces trois quarts d'heures il ne faisait que s'acharner sur son portable.
Je l'observai quelques secondes avant de demander :

- ne seriez-vous pas le tatoueur " d'à côté " ?

Il y avait tellement de circulation que même en regardant par la fenêtre il était difficile pour Ki Ho de savoir où il se trouvait. D'autant plus qu'il ne prenait que rarement cette ligne. Et la dernière fois c'était en fin de journée et il faisait presque nuit. Et la tout ce qu'il voyait c'était une file interminable de voitures, quelques immeubles en construction. Le décor ne l'aidait vraiment pas. Après avoir tenté une énième fois d'allumer son portable, il donna involontairement un coup à sa voisine. Celle-ci lui tendit son portable pour prévenir son ami. Pas besoin. Je suis sûr qu'il est parti. Répondit-il sûr de lui, son ami ne pouvait pas avoir l'avoir attendu presque une demi heure. Après ça il resta silencieux, la jeune femme à côté de lui brisa le silence en lui demandant s'il était le tatoueur d'ici. Ki Ho se tourna vers elle, fronça les sourcils et la détailla d'un air interrogateur. Oui. Je ne me souviens pas qu'on se soit déjà rencontrés. Lui qui habituellement n'oublie pas le visage de ceux qu'il rencontre

Haussant les épaules, je rangeais simplement mon portable n’assistant pas plus, en même temps je ne vois pas pourquoi je le ferais... En y pensant j'économisais du crédit enfin bref. Le voyant me regarder d'un air interrogateur, je souris en coin et passai une main dans mes cheveux.

- Effectivement on ne s'est jamais rencontrés, ni même croisés.

Enfin la vérité était qu'à plusieurs reprises j'avais eu cette idée de me faire un tatouage, dans le dos je savais même précisément ce que je voulais faire mais disons que mon porte monnaie n'était pas de mon avis. Donc j'ai pu voir quelques fois c'est jeune homme depuis dehors tatouer plusieurs personnes, en n'ayant jamais mis un pied chez ce tatoueur. Un jour, quand je serais riche et clèbre je me ferais un tatouage, un vrai ouais. Mais pas maintenant. En espérant que cela n'arrive pas lorsque j'aurais la peau toute fripée...