Rien ne collait, ce n’était pas ce que je cherchais exactement… Ce n’était pas la fin idéale, il manquait… tout ce qu’il fallait pour que cette fin colle au reste du livre. J’avais dépassé mon échéancier. Je ne comptais plus les appels de mon éditeur et je m’attendais à ce qu’il arrive ici à n’importe quel moment. Je voulais en finir avec ce récit stupide et parfois, il me prenait des envies de tuer tout les personnages dans un grand suicide collectif. Mais non. La fin devait être heureuse pour plaire à mes lecteurs. Cependant, dès que je tentais de m’atteler à un projet personnel, je n’en voyais jamais la fin, il ne me plaisait jamais entièrement et je le jetais, avec les reliques de souvenirs que je cachais entre les pages et auxquels je refusais de faire face… Je finissais toujours par le retrouver quelque part dans les lignes ou pire encore... Si ça se savait… J’avais donc renoncé à même les coucher sur papier. La honte peut-être…
Et il y’avait ce Meca dans ma vie, maintenant. Ce jouet géant qui m’avait à sa charge vu comment les choses allaient entre nous. Je tentais de l’ignorer la majorité du temps. Ça pouvait pas lui faire de mal de toute façon, ils ne ressentent rien. En tout cas, j’essayais de m’en convaincre et cette idée déclenchait chez moi, une jalousie immature. Parce que je n’arrivais pas à l’oublier lui et qu’eux, n’aurait jamais à vivre ce genre de deuil.

Je soupirai et laissai ma tête s’écraser lourdement sur mon clavier, déclenchant une ligne sans fin de Nnnnnnn…. La chute de ma motivation fut longue et douloureuse. Et alors qu’un grognement sourd d’évada de ma gorge lorsque ma main écrasa à l’aveuglette le cadavre vide d’un sandwich du super marché on sonna à la porte. Sans attendre de réponse, on entra dans ma maison avec véhémence.La porte de mon bureau s’ouvrit a la volée et la voix trop grave de cette … femme ou homme, je ne fus jamais à même de le confirmer, s’attaqua à moi. Sa main agrippa le col de mon cardigan et me tira de sur mon clavier.

« TU DORS ?! IL EST OÙ MON ROMAN HAN ? HANEUL, SI TU M’ÉCRIS PAS MON ROMAN, JE VAIS TE FRAPPER TELLEMENT FORT QUE TA MÈRE SENTIRA SON ARRIÈRE TRAIN LA GRATTER. «
Je couinais, puis gémis… tentant de récupéré mon vêtements et mon corps qu’elle finirait bien par déchiré à force de me secouer de la sorte.

« Mais lâche-moi ! »

J'étais dans la cuisine, m'occupant de la préparation d'un repas nourrissant et équilibré pour mon propriétaire qui n'avait que faire de sa santé. Tout les ingrédients étaient alignés par ordre d'utilisation chronologique. J'étais organisé et méthodique. C'est pour ça que j'aimais la cuisine, tout y était organisé et méthodique à mon image. Puis Haneul n'y mettait pas beaucoup les pieds. Coincé entre le poivre et le sel, c'était mon lieu. Concentré dans ma préparation, je découpais avec dextérité ma pomme, ma taille cintré par un tablier. A cet instant, le bruit de la porte qui s'ouvre se fit entendre. M'arrêtant dans mes mouvements de main, je releva la tête pour analyser le son violent que je venais d'entendre. Je savais que Haneul était dans son bureau. Invité ? Non, un invité sonne ou frappe à la porte avant d'entrer. C'était donc un étranger. Déposant mes ustensiles, je marchais en direction du bureau de mon propriétaire. J'analysais les paroles de l'étranger comme agressive. Cela m'alarma et je me dépêcha de les rejoindre.

Voyant la personne agrippé au col, tenant Haneul en position de faiblesse, je m'avança. Je posa ma main sur celle de l'autre humain. Ma poigne n'avait rien d'agressive. Je ne pouvais faire de mal à un humain. Elle était juste ferme et défensive. J'avais posé mon autre main sur l'épaule de mon propriétaire dans un geste de protection, ayant pris inconsciemment un attitude rassurante envers lui. Fixant l'intrus, je lui dis : "Il vous a dit de le lâcher donc faite le ou je me verrais dans l'obligation d'en référer à la police pour violation de domicile et agression". Mon ton de voix était bien loin de celui qu j'utilisais habituellement envers Haneul. Il n'y avait rien du timbre doux et du sourire fragile dans l'attente de pouvoir satisfaire à la demande de mon propriétaire. C'était un ton sans appel et froid et il n'avait pas d'autre choix que d'obtempérer.

L’arrivé de mon Meca coupa l’herbe sous le pied de mon éditeur. Il en possédait quelques uns, ils savaient que de lui tenir tête ou de continuer à me secouer de la sorte, lui attirerait des ennuies. La main d’Hyo se posa sur mon épaule et mon éditeur me relâcha promptement.
Il observa mon Meca sous toutes ses coutures, tournant autours de lui comme cherchant un défaut ou pour vérifier s’il était bien là.

« Sache, mon petit, que la seule menace pour Haneul, c’est lui-même. C’est de sa faute si on se retrouve dans cette situation déplorable. Si tu veux prendre soin de lui, tu devrais te débrouiller pour qu’il finisse son livre au plus vite. Parce que ma patience à des limites ! »
Un petit soupir s’échappa de mes lèvres. Agacé par cette situation, j’imaginais que c’était à moi de m’interposé et de lui assurer que son livre serait terminé bientôt. Mais je n’en avais pas la moindre certitude…

« Tu veux qu’il l’écrive à ma place peut-être ? »

« Il rentrerait peut-être dans les délais, LUI. »

Ma main sur l'épaule de Haneul ne servait plus le rassurer lui mais plus à m'apaiser moi. L'intrus tournait autour de moi, m'inspectant soigneusement. J'étais neuf, je ne risquais pas d'avoir de défauts. Cependant, je n'aimais pas être ainsi scruté par ce que mon système avait établi comme présence nuisible. Immobile, je guettais tout mouvement de sa part. J'écoutais ses paroles, ébranlé par sa remise en question sur la manière dont je m'occupe de Haneul. Je faisais de mon mieux pour lui. Puis il était humain mon propriétaire, je ne pouvais pas le forcer à trouver l'inspiration comme ça. Haneul et ce que j'avais compris être son éditeur continuer à se prendre la tête. J'interrompis leurs cris en répondant doucement: "Je suis un méca et le logiciel "création de récit" n'existe pas. Je tiens à préciser aussi que tout les humains ne sont pas capables de rédiger des livres et de toute évidence, vous en faite parti" Je le regardais d'un air neutre, n'ayant exprimé qu'une vérité. "Haneul est le seul ici à savoir écrire. Vous allez donc devoir prendre votre mal en patience car l'inspiration n'est pas une donnée calculable dans un délai" Encore une fois, j'exprimais un simple fait. Mon expression était figé. Après tout, il n'y avait que Haneul qui avait le droit à mes sourires et ma douceur.

Les vérités d’Hyo me faisaient sourire intérieurement. Pour un tas de métal, il avait de la répartie… Ses mots énervaient Byeol (l’éditeur) et ça suffisait à me faire plaisir un peu. Ma vengeance était assurée, visiblement.

Pendant une seconde, on m’aurait presque convaincu d’une lueur de colère dans son regard si ça avait été possible. Je savais pourtant Hyo trop jeune pour avoir développer ce genre de sentiment. J’attendais la réaction de Byeol à ses paroles. Un petit rire bref s’échappa de mes lèvres. Amusé et doucement sarcastique.
Sa main se leva, comme menaçant de gifler Hyo. Mas les doigts tendus et manucurés sans vernis se serrèrent en poing pour laisser son indexe pointé Hyo et moi de façon menaçante. Il bouderait, forcément. Se sera bien, j’aurai la paix. Une pause d’Éditeur.

« Surveille ton Meca, Haneul… »
Je répondis au quart de tour.

« Ne critique pas Hyo. Il fait ce qu’il a faire, des deux celui qui manque le plus de respect, en ce moment, c’est toi. T’entre ici comme dans un moulin, sans invitation, de façon très impolie. Tu l’auras ton foutue livre, mais faudra pas t’en plaindre.»
Byeol soupira sèchement, … Il finit par tourner les talons et je les entendis retentir sur le sol alors qu’il quittait la pièce, j’entendis la porte de l’appartement claquer. Je me tournai donc vers mon Meca dans un enième soupir agacé.

« C’t’emmerdeur… Je l’imaginerai bien à ma place tien. »

j'étais sur le qui-vive, guettant toutes réactions de l'éditeur alors que ce dernier crispait ses poings. Cependant, rien ne se passa. Il préféra fuir les vérités que j'avais dite sans arrière pensée. Il parla à mon propriétaire au lieu de moi. Etonnament, Haneul prit ma défense. Je portais un regard surprise sur lui, touché que pour une fois, il ne trouve pas que je suis encombrant et inutile. Une fois l'intrus parti, le sourire revient à mes lèvres. il n'y avait plus de danger. Juste moi et mon propriétaire qui s'adressait à moi. J'hésitais un temps sur la réponse à donner avant de pencher la tête, ma main toujours sur son épaule."On ne peut pas l'imaginer, il n'y a que toi qui sait le faire... Dommage pour .... hum..." j'hésite sur l'emploie du mot et finit par répéter le sien, qui contraste complètement avec mon timbre tendre " l'emmerdeur." Pas conscient de l'aspect comique de l'usage de ce mot entre mes lèvres, je continue avec mon naturel serviable " Tu veux prendre une pause et prendre un thé, Haneul ?" c'est bon le thé '_'

Un bref rictus amusé s’étira sur ma bouche. Ce petit Meca avait quelque chose de divertissant, forcément. Ne serais-ce que sa candeur légère qui montré sa nouveauté. Je n’avais certainement pas la patience d’éduquer un Meca sur tout ce qu’il y avait à savoir dans ce foutu monde… J’avais pas vraiment la fibre de l’enseignant, mais pas du tout.

« Les Meca n’ont pas d’imagination du tout ? C’est un peu dommage quand même… »
Son fin sourire était délicat et sans malice, j’étais loin de me douter que j’étais le seul à y avoir droit…Sa façon de reprendre mon mot m’avait amusé tout autant. Je retient un rire, un peu surprit d’entendre ce genre de vocabulaire entre les lèvres d’un être qui m’apparaissait désormais d’une pureté à toute épreuve. Je ne le repris même pas. J’espèrais qu’il l’appelerait ainsi constamment, désormais. Aussi, Hyo avait cette habitude de toujours m’offrir du thé. C’était une obsession chez lui… Un robot obsédé du thé, qui l’aurait crut… Un nouveau sourire s’encra sur mes lèvres alors que je croisais les bras en soupirant, le regard qui ne le quittait pas.

« Si tu pouvais, je suis sure que tu consommerais du thé jusqu’à t’en noyer. »

Je m'abstiens de répondre à sa question sur l'imagination, ayant compris qu'elle était d'ordre rhétorique. Puis je ne savais pas quoi lui répondre. Je me savais incapable de créer quelque chose d'artistique. Tout du moins, pour l'instant. Je savais aussi que je n'avais jamais entendu parler de meca créateur, donc en toute logique l'imagination nécessaire pour inventer quelque chose n'est pas dans la base de donner des mecas. Surement qu'il fallait laisser du temps au logiciel d'apprentissage en temps réel pour faire des mecas des êtres tout aussi doué de création que les humains qui les ont rêvés. C'est ainsi que je répondis avec sérieux à Haneul:

" Je peux pas me noyer. Et si je pouvais me noyer dans du thé, je ne le ferais pas parce que je veux rester à tes côtés"
Je n'avais définitivement pas compris l'humour de la phrase de mon propriétaire. Baissant un instant les yeux, je me mordillais la lèvre inférieur par réflexe, avant de reporter mes prunelles sur lui.

" Par contre, j'aimerai bien goûter au thé mais ça m'est physiquement impossible..."
Ainsi, pour la première fois je sentis un sentiment de tristesse et un pincement au coeur, à cause du thé.

Finalement, la vie de Meca n’avait que peu de choses d’enviable. Impossibilité de goûter le monde, de toucher la caresse des doigts frèles sur une peau ou même d’imaginer un autre monde. J’espérais bizarrement qu’Hyo se développerait vite, maintenant… Ce petit avait quelque chose qui me chamboulait doucement… Un coup je m’efforçais de l’ignoré et de l’autre, il m’attendrissait… Son cas était unique. Le mien aussi…
Je tentais de ne rien laisser paraitre, mais mon regard sur lui était différent désormais…
« Je peux pas me noyer. Et si je pouvais me noyer dans du thé, je ne le ferais pas parce que je veux rester à tes côtés. »
Il avait dit « je veux rester à tes côtés » et non « je dois » Ça faisait une grosse différence… Pourtant, il ne pouvait pas avoir de volonté, non ? Il eut un geste d’une innocence adorable et je finis par craquer. Mes doigts trouvèrent les siens et les serrèrent tout doucement. C’était le premier geste d’affection que j’osais vers lui… Comme si je lui donnais l’autorisation de m’accompagner tout les jours. Moi qui dédaignais sa présence, voilà que je lui laissais une chance de m’embêter de façon constante…

Puis, il me parla du thé. Son histoire d’amour avec la boisson ne datait pas d’hier et voila que son cher et tendre le trahissait… J’avais envie de lui donner cette chance, de trouver une façon pour qu’il puisse connaître le goût de son obsession sur sa langue robotique.
« Tu…Tu peux sentir ? Le thé ça goûte ce que ça sent, tu sais…» Pause. Je réalisais que s’il ne pouvait goûté, il ne pourrait certainement pas sentir non plus. J’avais envie de le faire sourire de nouveau…
Un soupir s’échappa d’entre mes lèvres et ma main quitta la sienne pour se poser sur son épaule. « Fait-moi du thé alors. Chaque fois je te décrirai au mieux ce qu’il goûte, comme ça tu sauras… » Je savais qu’avec les mots, tout était possible…

Sa main vint à la rencontre de la mienne. Prisonnier d'un étau de douceur tendre, je reste passif ne sachant comment réagir. C'était la première fois que Haneul me touchait. Je scrutais l'expression de son visage, je n'y voyais que l'acceptation. Il voulait enfin de moi à ses côtés. En réponse, je serrais doucement ses doigts, un sourire naissant sur mes lèvres. Même ses paroles étaient tendres envers moi et envers mon thé surtout. Il chassa mon sentiment tristesse par le simple fait qu'il se soucie de moi. Je le laissais quitter mes doigts, mon regard toujours fixé dans le sien. Mon sourire s'agrandit encore, tandis que je hoche la tête. "Je vais te préparer du nokcha, c'est le thé classique. J'ai envie de savoir quel goût ça a." Je vais donc dans la cuisine, où les ingrédients du plat que j'étais en train de préparer sont encore parfaitement alignés sur le plan de travail. Je dépose sur la partie de la table encore vide les ingrédients nécessaires et fait chauffer l'eau dans la théière. En attendant que l'eau soit à bonne température, je me tourne vers Haneul répondant à sa précédente question sagement adossé contre la commode. "Pour l'odorat, je suis dôté d'un logiciel de base qui me permet d'identifier uniquement les odeurs signalant un danger pour les humains, mais mon capteur d'odeur est assez sophistiqué pour permettre l'ajout d'un logiciel au panorama olfactif plus large."

J'avais sentis l'étreinte satisfaite de ses doigts se resserrer sur les miens, ou l'avais-je imaginé ? Je l'ignorais. Le fait était que je me laissais prendre à son jeu. J'espérais qu'il ne désespérerait pas de moi. Lui. Un robot. Un... Meca. Comment pouvait-il seulement être désespéré ? Avait-il seulement des sentiments ? Je l'ignorais. Je tentais de me convaincre que non. Que son sourire fin était programmé et qu'il n'était pas rassurer par mes gestes envers lui... Je regrettais presque de m'attacher à lui. Parce que oui, après l'avoir tant repousser, il n'avait suffit que d'un événement des plus banals pour chambouler mon attitude envers lui. Il buguerait un jour, forcément. Je ne devais pas m'attacher de la sorte, tout pouvait déraper rapidement...

Je le laissai donc se détacher de moi et ses doigts caressèrent ma peau au passage, ne laissant que la sensation d'une caresse humaine et l'image de son fin sourire imprimé au creux de mon esprit... Je laissais un doux soupire s'échapper de mes lèvres avant de le suivre dans la cuisine, l'observant sans réagir d'avantage, tentant de me détacher de lui...

« Tu sais que c'est mon préféré, n'est-ce pas ? T'as fais exprès. »
J'ignorais si il pouvait avoir ce genre de raisonnement... Et bien que mon ton de voix se soit fait plus distant, j'étais curieux... Il me fallait quelque chose auquel me raccrocher pour ne plus me laisser avoir par ses douces façons. Il me donna les outils necessaire sans même le réaliser... Il n'était pas humain. Je devais m'y raccrocher. L'affection qu'il semblait avoir pour moi, n'avait rien de naturel...

«Hn. Je sais pas faire les mises à jour. Pour être honnête, j'ai même pas lus le manuel d'utilisateur, je l'ai juste... balancer quelque part, donc j'espère que tu sais comment faire parce que le goût et l'odorat sont super lier, se sera pratique si tu peux au moins le sentir...»
J'essayais de me refroidir face à lui... de ne pas trop m'approcher sentimentalement, mais au final, je faisais tout de même tout ça pour lui... Pour le faire sourire encore.

Je termine la préparation du thé, versant l'eau bouillante dans une tasse. La vapeur monte doucement, alors que je répond à sa phrase interro-négative. Je plonge le thé emprisonné dans son diffuseur dans l'eau chaude, regardant les volutes verts se créer doucement.

" Oui, je le sais. Je fais toujours exprès de te donner ce que tu aimes."

Je prend la tasse brûlante entre mes mains insensibles et la pose sur la table, près de moi en attendant de pouvoir lui donner une fois l'infusion correctement faite. Les doigts posés délicatement sur le rebord, les vapeurs les enveloppent permettant à mon indicateur thermique de me dire la bonne température. Pendant ce temps, mon regard est posé sur Haneul. Je lui souris gentiment en hochant la tête.

"Je chercherais pour toi. Un meca ne connait pas son propre fonctionnement, j'apprendrais avec toi"

J’ai laissé mon regard suivre ses gestes alors qu’il préparait mon thé. Petit à petit, j’apprenais à le connaître au travers de ses gestes. Il était précis, méticuleux et ça lui venait naturellement. On l’avait artificiellement fait pour que ça lui soit naturel… Ça me plaisait autant que ça m’énervait. Il n’était pas lui. Il était ce qu’on lui avait dit d’être. La petite voix dans son système électrique, dans son système, c’était ce qui lui dictait de me faire plaisir, de prendre mes goûts en compte… Point. Il n’avait pas la volonté, ni l’envie de le faire. Il le devait. C’était très frustrant parce que j’avais du mal à me retenir de le regarder, maintenant…

J’ai tout de même finit par détacher mon regard du sien dans un soupir un peu triste. J’aurais préféré que ma sœur ne vienne d’elle-même passer quelques jours ici pour prendre soin de moi, plutôt que de me coller quelqu’un qui y était forcé… Je fixais ma tasse sans répondre à sa seconde phrase sinon d’un « hn. » sans réel enthousiasme. Ma voix se fit plus distante avec lui.

« Je vais le chercher, ce sera plus simple que de chercher à tâtons sur quel bouton appuyer… »
Les vapeurs caressèrent mon visage entraînant les effluves de thé avec elle. Je me mordis la lèvre, refusant de le regarder et finit par appuyer mon visage contre la table. Ma joue rencontra la surface fraîche dans un nouveau et long soupir, fixant toujours mon thé. Découragé par tout ce qui me passait par la tête à son sujet…

Au ton de sa voix, j'analysais clairement le fait que la distance recommençait à prendre place entre lui et moi. Le rapprochement n'aurait été que de courte durée. Je le regardais posé sa joue contre la table, d'un air intrigué. Je ne comprenais pas ce que ce comportement voulait dire. De toute manière, je ne le comprenais quasiment jamais. M'asseyant à ses côtés, je repousse la tasse pour qu'il n'y ai pas de danger et je viens poser ma joue contre la table, comme lui. Je l'imite pour comprendre et apprendre. Mon visage tourné vers le sien, je répond de manière pragmatique à sa phrase.

" Je n'ai pas de boutons. Il n'y a que les caresses qui m'activent"

Me redressant, je lui tend la tasse de thé. Je lui souris un peu timidement, étant toujours angoissé face à son jugement.

"J'espère que mon thé te conviendra"

Mon visage resta contre la surface fraîche jusqu’à ce qu’il m’y rejoigne. Mon regard quitta rapidement le sien, se détournant alors qu’il me parlait et m’éclairait quelque peu sur son fonctionnement…
Que des caresse pour l’activé. Quelle idée... J’allais devoir passer mes doigts sur sa peau pour faire des mise à jour de son système… Ne pouvait-il pas plutôt se toucher lui-même ? Ça n’avait rien de vraiment rassurant. Pour la peine j’avais même l’image dans ma tête. Mon dieu…
Je soupirai une fois encore et retentai de me concentrer sur ma tasse de thé pour éviter de laisser toute ses images prendre le dessus sur mon contrôle de moi…

« On regardera dans le livre, dans ce cas. Ça pourrait être dangereux de passer des heures à te tripoter pour faire une mise à jour… »
« autant pour toi que pour moi », avais-je faillis ajouter. Ma sœur m’avait offert un sextoy pour prendre soin de moi. Encore mieux. Je n’avais pas eu beaucoup de … de relations, disons, depuis sa mort peut-être que c’est ce qui avait motivé son choix. Imbécile.

« hn… »
Sans vraiment répondre, ni le regarder d’avantage, je pris une gorgée de mon thé trop chaud, concentré à ne pas laisse paraître mon trouble, j’avais perdu mon focus…
Le liquide brûla vivement ma lèvre et dans un juron je reposai vivement la tasse sur la table, passant les doigts sur ma lèvre.

« Saloperie ! Ugh …! C’est chaud ! »
Mon regard s’assombrie et fixa ma tasse avec colère ee… méchante.

Je ne m'attendais vraiment pas à ce que mon humain se brûle. Je l'avais pourtant prévenu des risques. Je restais ainsi surpris et inquiet, sans savoir que faire. Je finis par réagir. Encadrant son visage de mes mains, je souffle délicatement contre sa lèvre pour apaiser la douleur. Mon système d'analyse médicale contrôle, du même coup, la gravité de la brûlure par la chaleur récupéré par mes capteurs sous-cutanés.

Puis je vais rapidement dans la salle de bain cherchant la trousse à pharmacie. Attrapant un compresse, je reviens dans la cuisine où j'enferme un glaçon à l'intérieur. Ma compresse froide ainsi créé, je reviens auprès d'Haneul. Je dépose la compresse contre sa lèvre légèrement brûlé, attendant que ça fasse effet. Je scrute son visage, interrogatif:

" ça va ? Tu as pas trop mal ? "

Je l’ai vu me fixer, paniquer de voir ma maladresse prendre le dessus sur mes gestes. Le pauvre, si il s’inquiétait chaque fois que je me blesse, il passerait le reste de son existence de robot à s’inquiéter pour moi... Je passais et repassais ma langue humide sur ma lèvre abîmé, cherchant à tarir la sensation de vive brulure qui dominait ma bouche sensible. Ma main s’appuya sur son épaule sous la surprise de son visage trop près du mien. Mes joues rosirent, forcément, de sa présence trop près de la mienne... Son souffle frais caressait ma blessure ...
J’ai figé, oui. Figé devant la proximité qu’il avait induit entre nous de façon aussi subite. Il me quitta rapidement, sans que je puisse dire quoi que se soit, sinon laisser tomber un petit gémissement surprit. Je soupirai, repassant ma langue sur ma lèvre une fois encore, troublé par ce petit geste protecteur qu’il avait eu pour moi.

«Oui... Oui, ça va, c’est rien, lâche-moi, maintenant. »
Oui, j’avais eu une attitude de boudeur enfantin, une attitude stupide en récupérant la compresse entre ses doigts, l’appuyant moi même contre ma lèvre, mais je voulais le garder plus loin de moi, pour taire ce petit frisson, ce battement de coeur accéléré qu’il avait déclencher en moi...

« C’est qu’une petite brulure de rien, comment pas à faire la maman, han, tu vas passer ton temps à t’inquiéter après... »

Je m'assois à ses côtés, vu qu'il venait d'explicitement me dire que je n'avais plus le droit de le toucher. Les mains sagement poser sur mes cuisses, je le regardais poser sa compresse sur ses lèvres. Finalement, habitué à ce ton de voix envers moi, je ne remarqua l'agacement sous-jasent. C'est donc avec naturel que je lui répondis:

"Je suis là pour veiller sur toi ou tout du moins, j'essaye de le faire..."

Puis me levant, je prend la tasse de thé. Je la pose sur le plan de travail, loin des mains d'Haneul. Me tournant vers lui, je lui souris gentiment.

" La prochaine fois, je te préparerais un thé glacé. il y a aucun risque de brûlure avec ça."

Je marque une pause et l’observe confisquer ma tasse de thé pour éviter que j’y touche et que je me fasse mal encore. J’essayais, je tentais de ne pas le laisser prendre soin de moi… Je passais le plus claire de mon temps à le repousser sachant parfaitement bien qu’il ne partirait pas. Il pouvait pas partir, de toute façon, il était là pour ça : prendre soin de moi, répondre à mes besoins. Si il se sauvait, pourtant que je ne le retiendrais pas, il ne pourrait pas remplir sa tâche.
« Tue s là parce que tu es programmé pour prendre soin de moi. Comme la règle un. Si tu ne prends pas soin de moi et que quelque chose m’arrive, tu briseras la règle.
Un petit soupire. Je me raccrochais à cette idée pour tenter de taire les petits soubresauts de culpabilité qui remontait mon échine en voyant qu’il prenait toutefois sont rôle au sérieux… Je préférais ignoré qu’il pouvait développer des sentiments…

Je le fixe me mentionner la première règle de la robotique inscrite dans mon programme de base. Penchant légèrement la tête, j'essayais de comprendre pourquoi il en fait mention maintenant. Les humains, tout du moins, Haneul est vraiment compliqué à comprendre. Les mains sagement jointes devant moi, je l'interroge poliment: " ça te dérange que je ne puisse pas te faire mal ? Après tout, le fait que les mecas ne puissent pas faire le mal envers les humains est une excellente protection, puisque notre constitution est plus résistante que la votre" Puis baissant la tête, les yeux rivés sur le sol, j'ajoute doucement: " Je m'excuse si mon fonctionnement te dérange..."

Je l’ai vu baisser les yeux. J’ai même clairement vu l’éclaire de culpabilité dans son regard... En tout cas, j’ai crus le voir... C’était perturbant. Complètement. Je savais plus du tout quoi en penser de ce petit bonhomme... Je laissai une pause s’installer et finit par m’approcher de lui, posant ma main sur les siennes, doucement.

« Non, ce que je dis c’est que tu es obligé de prendre soin de moi. T’as pas le choix. T’es fais comme ça, c’est tout.»

Je fronçai les sourcils, doucement, contrastant avec mon ton de voix qui s’était fait tendre. Moi qui l’avait repoussé, voilà que je tentais de le consoler...
«Roh, soit pas triste. Je suis pas doué avec les gens tristes... »

Mes bras passèrent autours de son corps et je le serrai dans mes bras d’une étreinte maladroite et un peu crispé... J’ignorais quoi faire. J’ai jamais eu de don pour aider les gens, leur remonter le moral.
«...voilà. Pas triste.»
Pourtant... J’étais sincère.

Mes yeux scrutaient son visage et ses gestes envers moi. Je ne compris pas vraiment la raison de ses mains serrant les miennes et son expression qui contrastait avec son ton de voix. Haneul ne perturbait vraiment beaucoup trop. Je n'eus pas le temps de répondre à la pression de ses doigts, ses bras m'enfermèrent contre lui. Je m'accrochait par automatisme à son t-shirt. Mon visage était caché contre son torse imposant, étant plus petit que lui. J'étais vraiment rendu perplexe ne comprenant pas  de quelle tristesse il parlait. Ne bougeant pas, je parlais contre lui.

"Je suis pas triste. Tu t'occupes enfin de moi, je n'ai plus de raison d'être triste."

Je leva la tête, mon visage tout proche du sien lui souriant avec douceur et simplicité.

Ses doigts s’était accroché à moi dans un geste presque enfantin... Adorable, même. Tant que mes bras se resserrent doucement contre lui, presque maternellement. J’essayais de rassurer quelqu’un qui n’avait pas d’émotions réelles... Et ça me perturbait totalement...
Mon nez, même, se cacha contre sa tête en le sentant se nicher un peu d’avantage contre moi. Je ne pouvais pas taire ce... Cet élan de protection envers lui...
Mon visage se pencha néanmoins vers lui et je dû me rappeler à la raison pour quitter son regard.
Son petit sourire était trop simple. Il me parlait avec la naïveté d’un enfant sans malice et l’adorablité de ces personnages dans les mangas pervers dont ma soeur avait raffolé étant plus jeune... Cette pensée ne perturba que d’avantage...

« ... Tu étais triste que je m’occupe pas d’toi ? »
J’avais dû mal à le croire, pour être honnête. Je ne pensais pas qu’un Meca puisse avoir besoin d’attention...
Mon regard revient contre le sien, important une tension palpable que j’étais probablement le seul à ressentir...

Je hochais doucement la tête à sa question, mes mains tenant toujours du bout des doigts son t-shirt. Mon regard figé dans le sien, avec franchise, répondant clairement à sa question.

"Oui, je suis triste car je me sens parfaitement inutile sans toi"

Je me pinçais le bout des lèvres, mes dents entamant la pulpe délicate de mes lippes douces. Puis je baissais légèrement les yeux ayant peur de sa réaction face à ce que je venais de lui dire. Il allait surement me trouver trop collant.  Après tout, je devais être là pour m'occuper de lui et non le contraire, sinon je devenais un méca contraignant et il ne voudrait plus de moi... Détachant mes mains de lui, je m'écartais un peu pour ne pas m'imposer trop.

" Je m'excuse d'être un méca aussi peu autonome... J'apprendrais à être plus solitaire si cela t'arrange ..."

Comment j’aurais pu faire autrement que de le fixer, de le regarder sans comprendre si ce qu’il disait faisait du sens ou non. Mes mains ne quittèrent pas ses hanches, l’empêchant de se séparer de moi. C’était bête de le laisser s’échapper après une déclaration de la sorte. Soudainement, il me semblait plus fragile que j’aurais voulut qu’il le soit.
Un fin soupire s’échappa de ma bouche, il s’excusait trop. Plus que moi. J’étais sud-coréen, certes, mais je les choquais tous légèrement, car je ne m’excusais jamais autant qu’il l’aurait fallut.
J’avais suffisamment chercher à me faire pardonner sa mort pour avoir à me faire pardonner chacun de mes écarts...
Et pourtant, ce petit bout de métal humanoïde me donnait des envies de pardon... Il était décidément une mauvaise nouvelle pour moi...

« Non. T’excuse pas. Arrête de t’excuser. Tu le fais trop, Hyo. »
Une pause. J’avais besoin de ramener mes forces à moi et de me forcer à laisser tomber mon orgueil et mes défenses une minute. Mes yeux dérivèrent ailleurs et ma voix tomba un peu comme dans un geste un peu boudeur je le retirais un peu violemment contre mon torse. Petit imbécile, regarde ce que tu me fais faire...

« Je voulais pas de ton aide. C’est ma soeur qui t’ai donné à moi. C’est tout. »
Nouveau soupire. J’avais du mal à me montrer véritablement agréable avec lui, même si j’étais sincère... Parce que j’étais sincère, même. Décidément, il me rendait la tâche de ne pas l’aimer- ... L’apprécier, très difficile...

« E-...Excuse-moi de t’avoir ignorer de la sorte... »